Le rêve ne fait que croître. Partir. Partir longtemps, en famille, sur les routes. Rencontres. Nature. Oxygène. C’est un appel que je ressens de plus en plus. Une envie de changer de rythme pour un temps.
Et puis un beau jour : “et si on faisait le canal de Nantes à Brest ?” Nous avons nos habitudes sur la côte bretonne. Ce serait l’occasion d’arriver là où nous allons chaque fois mais d’y arriver à vélo ! L’idée nous séduit. Alors de petits pas en petites réflexions nous nous décidons.
Cette année la Bretagne nous verra arriver par Roscoff à vélo. 505 km. Premier essai longue distance sur 14 jours avec Léon qui roulera seul, Lucie qui bénéficiera au choix de la charrette (on lui préserve une petite place dans l’une des deux) ou du vélo suiveur.
Nous choisissons de laisser la voiture sur un parking à l’entrée de la piste cyclable. Nous prévenons la municipalité qui nous donne son feu vert et se charge de prévenir la police municipale pour qu’il n’y ait pas de souci.
Nous avons profondément aimé cette traversée. Léon l’a démarrée en criant à toutes les personnes croisées “on est parti pour 500 km à vélo !” Le sourire lui mangeant tout le visage était très communicatif ! Quelle joie de goûter cette effervescence ! Lucie a dormi souvent dans la charrette et a savouré les moments sur le vélo suiveur.
Déçus parfois de ne pouvoir nous arrêter, prendre le temps de faire des détours pour certaines visites… Mais que la route fut belle et changeante.
Nous avons découvert les changements de surface, passant de l’asphalte aux chemins de sable et aux routes gravillonnées. Les effets sur le pédalage et le matériel nous surprennent. Mais tout nous amuse… au moins une fois les tentes montées !
Nous goûtons aux joies d’observer l’environnement changer au fil des heures, ni trop vite (nous ne sommes pas dans un train ou en voiture) ni trop lentement (la marche nous portera plus tard…).
Les joies de vivre le temps météorologique pleinement aussi.
Toutes les perceptions se modifient lorsque nous sommes dehors tout le temps. Nos sens s’ouvrent. Nous ne vivons pas la pluie de la même manière, ni le vent, ni même le soleil. Nous ne goûtons pas non plus les périodes s’étalant du lever au coucher de la même façon. Toute perception est comme plus fine, plus accrue. Nous aimons vraiment cela.
Côté sportif, nous goûtons à la joie de grimper le barrage de Guerlédan à Mûr de Bretagne. Une véritable épreuve pour nous adulte avec le chargement. Mais encore une fois, l’épreuve passée, c’est la joie qui domine !
L’arrivée est euphorique. Nous connaissons les routes par cœur. Et nous sommes heureux d’avoir mené à bien ce projet. La joie nous inonde naturellement. La première nuit je ne supporterai pas de dormir sur un matelas et je devrai me lever pour dormir à même le sol. La transition pour moi sera difficile. Le besoin de bouger me tiraillera quelques jours avant que mes repères ne reviennent.
S’offre alors à nous les plaisirs connus de la Bretagne…