Ce matin le thermomètre indique -3 degrés. Lorsque nous prenons la route une neige microscopique tombe. Nous sommes tous heureux ! Cette soirée chez Zoltan et Eva nous a fait grand bien et ils nous ont chouchoutés.
Nous démarrons et tout de suite les enfants entament la route en chantant et nous les rejoignons rapidement. Puis Lucie démarre le Hallelujah de Cohen qu’elle aime chanter à pleine voix. A chaque fois cela étonne les personnes sur la route. On sent des regards se poser sur nous, à cause des vélos, du temps et des chants des enfants. Des regards amusés, touchés ou surpris.
C’est dans cette joie que l’on partage que nous traversons la ville. Ce sont ces moments que je préfère et qui me nourrissent. Lorsque je vois Léon et Lucie, par de si faibles températures et malgré l’envie de rester au chaud au moment du départ, enfourcher leur monture si joyeusement ! Leurs sourires, leurs jeux et inventions qui démarrent de suite ou les chansons qu’ils entonnent est un régal.
Détour
Zoltan nous a fait modifier notre itinéraire et nous nous félicitons d’avoir suivi ses indications. La route est sûre et très agréable, nous avançons bien ! Merci Zoltan !
A Lakitelek (encore une indication de Zoltan), nous nous arrêtons et préparons le repas. Manger est très important et ce midi nous préparons du chou fermenté en salade tandis que notre cuisinière à bois fait bouillir l’eau et notre réchaud essence revenir les légumes.
Pas de pause au chaud aujourd’hui et une longue étape de prévue. Je prépare ce qu’on appelle un lait d’or, pour nous réchauffer et nous donner de l’énergie.
Pêche aux nénuphars
Aujourd’hui Léon est vraiment triste. Il a un tempérament passionné qui lui permet d’apprendre quelque chose très rapidement dès qu’il s’en empare car cela devient une obsession. Ces derniers mois, la pêche est devenue très importante. Hier il s’est acheté un leurre et aujourd’hui en l’utilisant avec sa canne à pêche, le fil a cassé et il l’a perdu. C’est vraiment dur pour lui. Lucie aide comme elle peut et finit par réussir a l’embarquer dans un jeu.
Double étape
Nous reprenons la route après déjà 35 kms de parcourus ce matin. Nous devons faire à peu près la même chose cet après-midi pour arriver chez Paul, Kata et leurs deux enfants que nous avons contactés via workaway. Paul n’est pas en Hongrie, mais Kata nous attend dans leur ferme. Nous avions hésité à faire l’étape en deux fois, mais Nitay est passionné de pêche et cela, plus la possibilité de dormir au chaud, a motivé tout le monde pour avancer.
Kata, Nitay et Nalu sont à la pêche et ne seront pas présents chez eux avant un bon moment. Nous choisissons de rouler jusqu’au café le plus proche de chez eux (à 5 km) et faire une pause au chaud.
10 km avant le café, Lucie craque. Elle en a marre d’être sur le vélo. Et chez Lucie quand il y a un ras-le-bol, il est très fortement exprimé. Marc s’arrête un moment avec elle pour lui laisser le temps d’exprimer son ras-le-bol, la motiver et remettre du sens sur pourquoi nous avançons. Avec Léon nous avançons.
Arrivés au café, Après un bon chocolat et une grignote, Lucie et Léon sont de nouveau dehors, dans la nuit et le froid et inventent des jeux de glissades et de lancer. Je suis épatée. Quelle résilience ! Quelle force !
En route pour le kolkhoze
Dans la nuit, nous installons nos lumières et démarrons les derniers kms, espérant que nous ne nous sommes pas trompés et que la route sera petite et peu passante.
Bon… Nous ne nous sommes pas trompés pour les 2 derniers kms ! Et bien que la route n’en est plus vraiment une et que nos lumières nous permettent d’être vus mais pas de voir, on profite de rouler sous la lune splendide qui s’offre à nous.
Les sens en éveils, je me sens privilégiée de pouvoir vivre cela. Je me sens profondément connectée avec ce qu’il y a autour de moi. Vite, nous rentrons les affaires qui craignent au chaud car il commence déjà à geler et nous profitons de cette maison et de ses habitants si accueillants ! Demain nous ferons le tour et verrons ce que nous pouvons faire pour aider.