Stupa sympa

et joli bois

Écrit par Marc, Estelle le .

Ce matin, nous avons quelques bricoles à faire sur l’ordinateur et cela nécessite de le brancher. Nous nous arrêtons dans un tabac/café assez peu chaleureux dans un petit village. À un moment, un homme s’adresse à nous dans un français impeccable. Il est sidéré de parler français ici. Il est allemand et habite dans le village depuis deux ans. Il aimerait vraiment parler plus longuement avec nous mais doit partir travailler. Il nous apprend l’existence d’un temple bouddhiste en haut de la colline. Nous décidons d’y aller.

Sztupa

Nous faisons la moitié du chemin à vélo. Le reste se fera à pieds après la pause repas. Le stupa est au sommet de la colline et l’accès par les escaliers sera parfait pour nous.

Lors du déjeuner, je discute assez longuement avec un homme qui descend de la colline et m’interroge en anglais sur notre voyage. Il est disciple bouddhiste du Lama et revient d’une cérémonie. Durant les trois prochaines années, il va effectuer 100000 prosternations, une centaine chaque jour.

Le repas passé, nous gravissons la colline et débouchons sur le temple. Nous en profitons pour méditer tous les quatre. À l’intérieur du temple l’énergie qui se dégage nous enveloppe. Puis nous nous approchons du fameux stupa. Nous suivons le sens des flèches pour gravir les marches en s’arrêtant à chaque étage pour faire le tour du monument. Au dernier étage, nous faisons tourner les moulins à prières qui contiennent des mantras, phrases dont le but est d’aider ou soigner le pratiquant. En tournant tous ces moulins, nous sommes en contact avec plusieurs dizaines de millions de mantras.

Ce monument est impressionnant, dédié à la paix dans le monde, il a été construit il y a une vingtaine d’années maintenant. Nous passons le Tori, cette structure en bois de couleur rouge qui représente le passage du monde matériel au monde subtile.

Avancer

Nous serions bien restés plus longtemps. Mais nous avons maintenant rendez-vous avec nos amis à Győr, nous devons donc y arriver à temps pour les voir ! Alors, bien qu’il soit déjà tard, nous poursuivons notre route.

Nous cherchons un endroit où dormir. Le soir est déjà tombé lorsque nous rencontrons Zoltan et ses voisins qui discutent dans la rue d’un petit village après la belle ville de Sümeg. Les enfants jouent, les papas boivent une bière en discutant et les mamans papotent entre elles. L’ambiance est très détendue et agréable. Zoltan enfourche son vélo pour nous emmener quelques centaines de mètres plus loin et nous montrer un lieu où nous pouvons poser notre tente. Il a pris le temps de prendre deux bières avec lui pour nous les offrir. Nous avions refusé l’invitation à en boire avec eux avec regret, l’heure étant déjà trop avancée.

Lorsque la police locale passe et repasse devant nous, je prends les devants et me dirige vers la voiture pour discuter et expliquer la situation. Tout va bien, nous pouvons rester.

Œufs pas bio

Le lendemain, nous croisons Ferenc et son épouse lors d’une pause ravitaillement en eau. Nous les retrouvons dans la petite ville suivante et Ferenc nous invite à boire un café. Peu de mots échangés, mais il est très touchant.

Nous faisons quelques courses et je suis ravi de voir arriver une fermière avec des œufs frais. J’achète quelques légumes et demande au marchand des œufs. De retour aux vélos, je me rends compte qu’il m’a refourgué des œufs de batterie en provenance de Pologne. Je retourne dare-dare me les faire échanger !

C’est que nous peinons à trouver de la nourriture qui n’est pas industrielle. Les hongrois n’ont manifestement pas le droit de manger sainement. On ne croise pas de petites fermes ou d’exploitations individuelles. Cela semble être le résultat des années soviétiques. L’État a procédé à des nationalisations forcées et a petit à petit détruit les petites exploitations. Comme en France, la mécanisation a poussé à créer des champs immenses et les haies ont été arrachées.

Des histoires, on nous en raconte plein. Comment du jour au lendemain des fermiers se sont vus obligés de produire, par exemple, de la viande alors qu’ils étaient vignerons, sous peine d’aller en prison ou de perdre leur terre s’ils ne fournissaient pas ce qui était demandé.

Dans les bois

Le soir, nous dormons dans de beaux bois. La petite balade pré-vespérale m’a fait trouver quelques petits bolets bais (imleria badia). Il fait très doux et nous en profitons pour faire un temps d’échange en famille à la lueur des bougies. Il s’agit d’un temps dédié où chacun peut s’exprimer et être écouté sans être interrompu.

Le lendemain matin, je découvre plein de pieds bleus (lepista nuda) qui feront le régal des adultes ce midi ! Les enfants ne sont pas complètement fans des champignons et ne les gouttent que de temps en temps. Ça en fait plus pour moi.

Plat pays

Nous traçons pour avancer le plus possible. Nous avons rendez-vous demain avec nos amis à Nyul, à quelques kilomètres au sud de Győr. Ça a beau être plutôt plat, Estelle et moi sentons bien la fatigue et les muscles sont douloureux en fin de journée…

Pour ce soir, le bois que j’avais repéré sur la carte est en fait une plantation de peupliers et de robiniers faux-acacias. Pas génial pour planter la tente. Nous trouvons cependant un petit coin mais nous nous sentons nettement mieux lorsqu’il y a plus de diversité d’espèces.

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