Nous avons bien dormi, à l’abris sur cette scène couverte. Nous plions les affaires quand arrive le maire rencontré hier pour vérifier que tout va bien. Très bien, merci encore.
Nous poursuivons et un homme s’approche. Il parle hongrois. Nous parlons français. Il est intrigué par notre manège. Nous tentons de dialoguer avec l’aide du traducteur. Il nous offre une gorgée de la petite fiole de liqueur qu’il vient d’acheter à l’épicerie que je croyais définitivement fermée hier. Il reste durant toute notre préparation et répète les quelques mots en anglais, allemand ou italien qu’il connaît, et tutti frutti macaroni. Nous comprenons quelques bribes de sa vie, ou pensons comprendre… qui sait.
Toujours est-il qu’il pleut lorsque nous le quittons. Nous ne sommes pas bien motivés ce matin. Nous nous arrêtons rapidement pour une étape dans un café. Nous en profitons pour faire quelques courses et nous sommes totalement perdus. Tous nos repères sont évanouis. Les seuls invariants sont toutes les cochonneries à base de sucre, de gras hydrogéné et de E quelque chose en pagaille. Pas trop notre came. Mais c’est impressionnant de voir à quel point la malbouffe industrielle a conquis le monde. Ces produits ne nous ont pas quittés depuis notre départ.
Colis fiché
Je passe également à la poste. Nous renvoyons des affaires chez nous. L’été est fini et pas mal de vêtements enfant ne seront plus à la bonne taille aux beaux jours prochains. La postière me trouve un carton pour mettre mon paquet, l’enrubanne d’adhésif et lorsqu’elle me demande une adresse hongroise à saisir dans son logiciel pour pouvoir imprimer l’étiquette, elle voit mon dépit. Elle saisit alors son adresse personnelle après m’avoir demandé si cela me convenait. Grande classe.
Trois quarts de la famille a du mal à imaginer manger dehors, même si j’ai trouvé un abris. Nous sommes fatigués. Manifestement, arriver dans un nouveau pays nous épuise. Nous décidons de manger au chaud et au sec dans l’auberge à côté. Oh la bonne idée. Le goulash et la galette de pommes de terre comme plats du jour nous rassasient et nous régalent. Le tout pour moins de 20€ pour 4.
Boulot au chaud
Le billard abîmé accueille quelques parties et je file me mettre sur une table isolée pour un rendez-vous professionnel. Lorsque nous partons de l’auberge il est déjà grand temps de trouver où dormir. Le petit village où nous pensions toquer aux portes nous en montre beaucoup de closes, sans sonnettes et toujours les chiens qui aboient et nous ôtent l’espoir de rentrer en contact avec des habitants. Nous devons continuer et finissons par trouver un bois. Coucher tôt, cette nuit sera vraiment reposante.
Nous sentons réellement la différence lorsque nous dormons dans les bois. Nous sommes plus reposés. Nous dormons mieux. Il peut y avoir des réveils, mais nous nous rendormons très vite. L’énergie des arbres, le sol vivant sur lequel nos corps reposent viennent le nourrir, le détendre. Les lendemains sont toujours plus dynamiques au réveil après ce genre de halte.