Notre dernier petit-déjeuner de Slovénie est prolifique. Comme si le pays entier voulait nous montrer à quel point c’est bien la Slovénie. Et c’est vrai que nous avons rencontré beaucoup de slovènes fiers de leur pays. Jeunes et vieux nous ont demandé, avec fierté, mais aussi comme un besoin d’être validés, comment nous trouvions leur pays. Et de hocher la tête, satisfaits, lorsque nous leur disions que nous aimions beaucoup.
Mais il est temps de passer une frontière.
La Hongrie
Nous l’atteignons et sommes tout joyeux ! Cette ligne imaginaire nous fait changer de langue, de culture, de monnaie. Nous sommes accueillis par des chevaux juvéniles courant dans leur pré et un vieil homme à bicyclette qui nous fait un grand sourire et des grands signes en nous disant quelque chose sans doute très sympathique. C’est une première impression chaleureuse !
Nous voyons aussi des maisons, plus petites et abîmées que de l’autre côté de la frontière. Des infrastructures plus dégradées. Des commerces et des visages fermés. Est-ce juste ce village ? Est-ce partout ainsi en Hongrie. Des grilles. Des chiens, beaucoup de chiens qui aboient. Les enfants sont surpris et quelque peu choqués par la pauvreté qu’ils observent.
Deuxième impression frigo
La recherche de la bonne place pour dormir démarre. Nous tentons quelques salutations. Lorsque l’on ne nous tourne pas le dos, on ne fait pas beaucoup d’effort pour écouter le français qui tente de baragouiner quelques mots en hongrois. Nous finissons par rencontrer un homme très doux qui nous dit que nous pouvons nous mettre sur la petite place enherbée derrière la mairie. Que c’est tout à fait possible. Puis il part. Ouf.
J’espère que j’ai bien compris ce qu’il m’a dit. Je plante la tente. Durant notre voyage, nous ne jouons pas du tout la carte discretion. Au contraire. J’ai plutôt tendance à chercher à être vu. De toute manière, avec nos enfants, difficile de passer incognito. Je me dis que si des personnes réagissent, ce sera une possibilité de trouver autre chose.
Délégation
Je vois du mouvement dans le bâtiment que nous jouxtons. Je m’y rends. Je demande. La dame parle allemand, ouf, ça va simplifier le dialogue. Elle m’emmène à la maison du maire. Le maire n’est pas là, mais elle sert d’interprète à la femme du maire. Je ne comprends rien, mais ça discute. Elle me dit d’attendre le maire près de la tente. En espérant qu’il n’arrive pas trop tard.
Arrivent trois voitures au bout de quelques temps. Trois hommes en sortent. Assez déterminés et dynamiques. L’un deux parle très bien allemand, bien mieux que moi. Nous discutons, j’explique, il traduit à ses comparses. Il me dit que c’est tout à fait possible de dormir là, mais qu’il y a un endroit encore mieux. Ils m’y emmènent, c’est à quelques dizaines de mètres. Coup de cœur.
Une petite scène couverte, un four à pain, une coursive qui abrite des bancs, un endroit parfait pour passer une bonne soirée dans un petit village. Il y a l’eau, l’électricité, les toilettes. Quel accueil ! J’aimerais que notre commune puisse en faire autant !
La pleine lune éclaire notre première soirée hongroise. Elle nous laisse rassurés et reconnaissants de l’accueil exemplaire de cette délégation de la mairie d’Iklódbördőce.