Petit train

Entre Soča et Bled

Écrit par Marc le .

Elle tombe la pluie, cette nuit. Et elle tombe fort ! Mais nous avons pris les précautions pour rester au sec sous la tente. Il n’empêche qu’il faut la plier ce matin car nous avons un train à prendre à midi. Et il pleut toujours. Nous tentons de trouver un abri pour éviter qu’elle soit trop mouillée, mais c’est assez peu convaincant.

Oui, nous prenons le train aujourd’hui. Nous sommes dans une vallée, nous voulons rejoindre une autre vallée et entre les deux, il y a une grosse montagne. Des gens malins ont eu la bonne idée de creuser un tunnel sous cette montagne et ce tunnel est parcouru par un train.

Avant midi, nous sommes à la gare. Mais la pluie tombe drue ! Nous sommes bien contents d’avoir acheté des bottes à Lucie pour qu’elle ait les pieds au sec et d’avoir acheté des vestes de marins pour les adultes, elles sont bien utiles. Les enfants avaient déjà des tenues au top.

Changement de programme

À la gare, nous décidons de changer de programme, une fois n’est pas coutume. Nous voulions aller voir le lac de Bohinj dont tout le monde nous a parlé.

Mais :

  1. il pleut très fort
  2. le lac est dans le parc national
  3. on ne peut pas bivouaquer dans le parc national au risque (très probable) de se prendre une amende
  4. il est bien plus difficile de trouver des gens pour nous accueillir dans leur jardins dans les endroits touristiques
  5. le tarif des campings est prohibitif pour nous

Nous irons donc plutôt jusqu’au lac de Bled qui offre les mêmes conditions (voire pire), mais dont nous pourrons nous échapper assez rapidement pour se trouver dans un endroit moins touristique.

Nous discutons avec le chef de gare, pour savoir comment va se passer l’embarquement avec nos vélos. Ça n’a pas l’air de l’inquiéter (nous, si).

Train train

Le train arrive. Saperlipopette ! C’est un vieux train, le marche-pied pour rentrer les vélos est à un bon mètre au dessus du niveau du quai. Nous allons sur le petit quai, la porte du train s’ouvre, le chef de gare discute avec le contrôleur. Non, ce train ne va pas à Bled, il y a des travaux sur la voie. Ah oui ! J’avais oublié, nous dit le chef de gare, vous ne pouvez pas prendre ce train, il faut prendre le suivant, vers 14h. Ah. Bon.

Le chef de gare retourne à son bureau, quelques minutes plus tard, il ressort et me dit que le train est en fait à 15h22. Ah. Bon.

Nous allons donc peupler les sièges du café adjacent de nos augustes fessiers humides et en profitons pour faire plein de trucs, dont manger des paninis et des chips, car la supérette à côté est fermée. Mais la serveuse pleine d’énergie est très sympa et nous apporte des petites couvertures pour pas que nous ayons froid.

L’heure approche

Nous retournons à nos vélos, retrouvons notre chef de gare et voyons arriver à nouveau un vieux train. Nous nous sommes organisés, Estelle aide les enfants à monter, je rentre les vélos adultes avec l’aide du chef de gare, toutes les sacoches et la remorque sont à monter également. Estelle m’aide ensuite pour le reste du matériel qui n’est pas encore monté. La serveuse du café où nous venons de passer quelques heures saute par dessus rails et quais avec sa mini-jupe sous la pluie pour nous aider ! Tout est dans le train, le chef de gare donne le départ. Ouf !

Eh, mais que fait Estelle sur le quai ? Elle me regarde éberluée, les portes se sont fermées devant elle. Heureusement, elle peut monter par la porte où je me trouve et qui est encore ouverte en saisissant la main que je lui tends…

French connection

Quelques arrêts plus tard, j’aide une cycliste à grimper dans le train. C’est Anna, elle est française et voyage actuellement en Slovénie et dans les Balkans. Elle est éducatrice et voyage à vélo entre chaque CDD. Elle descend également à Bled et son aide est très précieuse pour le débarquement. Dommage qu’il soit si tard, nous devons trouver un endroit où dormir rapidement, mais nous aurions bien passé un peu plus de temps en sa compagnie.

Au sec

Notre objectif, trouver un abris sous lequel nous pouvons poser notre tente. Une grange, un hangar, un garage. Estelle a repéré un endroit possible via l’appli Park4night qui s’adresse plutôt aux voyageurs en vans mais qui peut être utile également pour les campeurs à vélo. Nous sommes installés sous un magnifique auvent où nous étendrons toutes nos affaires mouillées ou humides. C’est toujours fascinant de voir le nombre d’affaires que nous avons et nous nous demandons à chaque fois comment il est possible que tout rentre dans nos sacoches !

À propos de sacoches, toute cette pluie nous le confirme, nous avons bien un problème d’étanchéité sur nos petites sacoches Ortlieb Gravel-pack, celles dans lesquelles nous mettons nos duvets notamment. Le doute n’est plus permis, nous faisons vraiment attention à les fermer impeccablement et nous nous retrouvons avec des affaires mouillées. Pas génial.

Voilà, nous aurons fini par voir (très rapidement et sous la pluie) le lac de Bled.