Nous décidons de filer vers la suite de notre voyage en direction de Trieste et de ne pas faire de détour par Piran. Il paraît pourtant que c’est la plus belle ville de la côte. Comme le dit le dicton : “Choisir, c’est renoncer deux fois”. Non, c’est “Choisir c’est partir un jour sans retour”. Non, ça ne doit pas être ça, en tout cas il y a un dicton qui parle de choisir et du fait que… je ne sais plus trop quoi. Bref, nous avons choisi de ne pas y aller.
Nous rejoignons Koper par la belle piste cyclable qui longe la mer. Le temps d’une dernière baignade et un d’un dernier café dans cet endroit qui nous est devenu familier et nous voilà repartis.
Nous longeons l’immense zone portuaire et gagnons la pointe qui fait face à Koper et qui nous fait repasser en Italie. C’est fou la force d’une frontière. Nous sommes au même endroit et tout est semblable mais différent tout de même. C’est une impression étrange.
J’ai grand plaisir à re-parler italien, eh, je me débrouille pas si mal ! Nous demandons à plusieurs personnes s’ils ont en tête un endroit où nous pourrions bivouaquer sur cette côte où les falaises abruptes ne laissent que peu de place à la route et au bord de mer.
Colocation de bivouac
Nous trouvons ainsi un endroit idéal juste avant Trieste. Un grand parc en bord de mer, un petit coin sous les arbres, à l’abris des regards et couper du bruit de la route par une large haie de cannes provençales. Parfait ! J’installe la tente.
Peu de temps après, je vois débarquer un homme qui nous salue et nous dit que le spot est parfait. Il a une tente à la main. Il était venu repérer l’endroit plus tôt dans la journée et venait pour s’installer. Ipolito est un voyageur. Il est avec son épouse Virginia et leur trois enfants dont le plus grand a bientôt 5 ans. Nous insistons pour qu’ils s’installent à côté de nous. Il y a de la place.
Ils sont argentins et voyagent depuis 9 ans. Ils sont maintenant en voiture et une obligation administrative les amènent à Trieste. Les échanges se font en français surtout mais également en italien, en espagnol ou en anglais. Nous passons un moment très agréable et les liens se créent avec beaucoup de simplicité et d’évidence. Eh, nous commençons à avoir l’âme un peu nomade ! Ils sont épatés par notre organisation et envient tout le temps dont nous disposons pour parler entre adultes tant nos enfants sont autonomes… Ça fait relativiser, nous qui nous trouvons bien peu organisés et manquons toujours de temps pour parler entre adultes.
Avec la nuit vient la pluie. Une belle grosse pluie.