Ce matin nous remettons tout notre matériel sec dans nos sacoches et nous voilà repartis sur les routes dans une profonde gratitude envers Matija qui nous permet de poursuivre sereinement !
La route est incroyable, en une heure ou deux, nous voyons les paysages et la flore changer totalement sous nos yeux. Défilent maintenant les champs d’oliviers, les figuiers, les plaqueminiers et les cannes provençales qui sont partout.
D’abord de très haut et maintenant juste en face de nous, nous découvrons l’Adriatique.
Nous voilà maintenant à Koper. La marina est chargée de porte-containers gigantesques. Parfois d’énormes paquebots de croisières de 10 étages ou plus nous donnent l’impression de monstres marins prétentieux, avaleurs de mer et de tout ce qui s’y trouve, oubliant à quel point cette puissance marine peut tout prendre et tout faire perdre.
Caravane
Le soir approchant, nous envisageons de quitter la ville pour remonter dans la campagne où nous trouverons plus facilement un lieu où poser la tente. Tandis que nous roulons, Léon perd quelque-chose sur son vélo. Marc et Lucie s’arrêtent pour nous attendre avant que nous apercevions un homme remettant un piquet en place. Autour de nous, il n’y a rien, mais nous tentons de lui demander si nous pouvons poser notre camp ici, sur son terrain. C’est tout de suite un grand oui et même une porte de caravane qui s’ouvre pour nous accueillir.
Gregor, qui est sur couhsurfing (un site d’hébergement chez les particuliers) de longue date, nous précise que nous pouvons rester autant que l’on souhaite. C’est parfait. Marc doit travailler plusieurs jours de suite, ne nous reste plus qu’à trouver le lieu adéquat pour lui.
Pendant plusieurs jours, nous irons donc tout proche de la marina où les enfants et nous-même nous régalerons de baignades, de jeux et du très accueillant Capuccino, café brasserie donnant sur les quais qui deviendra le bureau de Marc.
Le marché qui est présent tous les jours dans le centre nous permet de consommer des produits frais de meilleure qualité et de rencontrer la créatrice d’incroyables bijoux faits à partir de capsules de café ! Nous sommes vraiment subjugués par ce qu’elle a réussi à tirer de ce “déchet” afin de le magnifier. Vous pouvez découvrir son travail ici.
Izola
Nous poursuivons notre route vers Izola en longeant la mer.
Pour 4 nuits nous serons dans un appartement. Après six mois de route, plus de 3600 kilomètres parcourus, se retrouver dans du “dur” nous semble être d’un très grand luxe. Les enfants prennent un grand plaisir à ranger leur vêtements et refaire leur lit tous les jours. Du jamais vu chez nous ! C’est aussi le temps de faire plus de bricolage avec les enfants et en se plongeant dans les outils et thèmes proposés par le monde de Mei et Noé, Lucie décide d’essayer la recette de glace au chocolat. Cela permet de faire la leçon de mathématique du jour et en plus de nous régaler !
Pendant longtemps, Izola a été une île. Sa proximité avec l’Italie dont elle faisait partie se ressent encore dans l’architecture de certains bâtiments, le cœur de la vieille ville a gardé des accents italiens avec ses ruelles colorées et le linge qui pend aux fenêtres.
Fournisseur important de sel pour l’Italie comme le reste de la côte slovène, Izola est surtout connue pour sa conserverie Delamaris qui officie depuis les années 1960.
Le musée de la mer que nous visitons m’offre l’occasion de devoir traduire aux enfants ce que je peine à comprendre, mais c’est un très bon exercice ! Le musée est petit mais nous permet d’observer divers filets, la manière de conserver le poisson dans des grands tonneaux que l’on remplissait de sel et divers petits films autour de la pêche.
Un air de vacances
La mer est très agréable, transparente, douce et grâce aux enfants, je suis de plus en plus à l’aise dans l’eau. Je me régale de les voir tels deux petits poissons.
Léon passe des heures dans cet élément qui tempère tout ce feu qu’il porte, tandis que Lucie fait de nombreux séjours avec pauses et se régale à nager sous l’eau.
Je remarque aussi les restes linguistiques d’italien qu’ils ont encore et qui ressurgissent d’autant plus qu’ici, tous les panneaux sont en deux langues, slovène et italien. Ils utilisent bien les quelques mots slovènes qu’ils ont retenus et l’anglais commence à pointer dans de rares expressions chez Léon. Je le sens attentif au fait que mon désir d’apprendre me donne envie de m’imposer des temps où je tente de ne parler qu’anglais.
Polona qui nous avait accueillis dans son jardin, me rejoint d’ailleurs pour un petit temps et nous parlons toutes deux pendant une heure. En anglais, comme nous pouvons. Et c’est déjà pas mal ! C’est un vrai plaisir pour moi de la retrouver pendant ce petit partage.
Pour moi, l’envie de reprendre la route commence déjà à pointer le petit bout de son nez. Nous sommes la veille du départ et nous ne savons toujours pas dans quelle direction nous partons…