Bonjour monsieur

Petits chevaux

Écrit par Estelle le .

Nous voudrions un peu de repos. Un temps de pause. Ce n’est pas encore pour tout de suite.
Alors que nous avançons, nous nous arrêtons en bord de route dans une ferme dont les produits sont en libre accès avec une caisse pleine pour faire soi-même la monnaie. Nous n’avons vu qu’une seule fois en France ce fonctionnement, c’était à Briare, lors de nos vacances le long de la Loire. Cela nous emplit encore une fois d’un sentiment paisible et joyeux. Nous nous demandons comment cela se fait-il que cette confiance ne puisse pas être plus répandue…

Pendant notre pause repas, nous sommes accostés par Hans, un autrichien charmant, à vélo, qui nous questionne, étonné de nous voir autant chargés. Hans part puis revient nous proposer de passer chez lui le lendemain pour prendre le café.

Et c’est ce que nous ferons. Nous retrouvons Hans le lendemain et c’est un plaisir de l’entendre parler quelques mots de français. Son épouse est à Spital, la ville toute proche, pour faire des courses. Dommage. Il nous incitera à aller découvrir le Millstätter See qui se trouve à quelques kilomètres après Spital.

Pas le feu au lac

C’est donc sur nos vélos que nous prenons la direction du lac. Les enfants ont vraiment besoin de se baigner. Cet élément, l’eau, les apaise, calme les tensions et leur permet en plus de jouer de longs moments en s’inventant tout un tas d’histoire.

Alors que nous pénétrons dans la ville, sur mon vélo, j’imagine que nous y rencontrons la femme de Hans qui nous interpelle.
Voyant un parc, nous nous y arrêtons pour déjeuner. A peine descendus de nos vélos nous voyons deux femmes arriver à notre hauteur en nous questionnant. C’est Ingrid, la femme de Hans et sa sœur ! Je suis amusée d’observer la concordance entre mes pensées et ce qui se matérialise sous nos yeux. Visiblement Ingrid avait prévu de nous accueillir chez elle. Mais nous sommes loin maintenant, il fait chaud pour retourner là-haut, ça monte et les enfants attendent le lac… Ce sera pour une fois prochaine.

Arrivés au lac, nous profitons de la baignade. Ingrid nous rejoint et nous propose de nous accueillir le soir, nous pourrions dormir dans leur jardin et elle nous ferait à manger. Nous hésitons. Nous avons déjà bien roulé aujourd’hui, cela nous ferait beaucoup de kilomètres en plus, mais d’un autre côté, nous ne savons pas trop où nous pourrions dormir dans cet endroit très touristique.
Tant pis pour l’heure, tant pis pour la côte.
La vie nous apprends régulièrement que c’est à elle qu’il faut se fier, plus qu’à nos projections.

Mais nous ne quitterons pas le lac avant d’aller plonger. En effet, à quelques kms, il y a, parait-il, de grands plongeoirs, le rêve de Léon depuis des semaines… c’est important pour lui qu’il puisse éprouver ce qui le tient tant en haleine, tant pis si cela rajoute des kilomètres ! Mais c’est une grande déception pour Léon lorsque nous arrivons… le plongeoir de 10 mètres est fermé, seul reste accessible celui de 3 mètres. Lucie quant à elle profite du grand toboggan et ira sauter du ponton.

La route vers nos hôtes se fait aisément, à notre grande surprise. Il est déjà bien tard et nous sommes tous fatigués mais heureux d’être accueillis et attendus, c’est cela qui l’emporte. Et nous sommes reçus comme des princes ! On nous chouchoute. Ingrid et Hans nous proposent même de rester une nuit de plus. Demain matin ce sera Frühstück typique et spécialité autrichienne le soir : les fameuses escalopes viennoises. Ils jouent aux petits chevaux avec les enfants ce qui les réjouit.

Goutte que goutte

Nous tardons à partir de chez Hans et Ingrid, ils sont très attachants et les enfants seraient bien restés plus longtemps. Et nous sentons que ce n’est pas facile pour Ingrid de nous voir partir. La chaleur est déjà bien présente quand nous nous mettons en route.

Dans l’après-midi, un orage nous menace et nous poursuit. Nous accélérons pour tenter d’arriver plus vite que lui à un endroit où nous pourrons nous abriter. Mais il éclate avant et nous installons le tarp en urgence. Nous sommes complètement détrempés. La pluie et le tonnerre continuent de plus belle, on se change comme on peut sous le tarp qui nous abrite tant bien que mal.

Puis nous repartons rapidement, il ne reste que quelques kilomètres jusqu’à un endroit que Marc a repéré sur la carte qui pourrait convenir pour mettre la tente. Pendant le chemin une image ne me quitte pas. Celle du point sur la carte qui représente un bar à quelques kilomètres.

L’endroit prévu atteint ne remplit pas ses promesses et nous devons continuer notre recherche. Nous décidons de nous rendre à Puch où se trouve le bar auquel je pense sans savoir si c’est ouvert. Arrivés, c’est la surprise totale. Le bar est sympathique et il y a un grand terrain avec une gigantesque piscine naturelle gratuite pour les enfants et des douches bien chaudes. Nous sautons dans l’eau avec grande joie.