Ce matin nous nous réveillons de bonne heure. Malgré l’énergie quasi nulle chez tout le monde nous souhaitons partir rapidement. L’énergie des lieux que nous traversons depuis quelques jours nous oppresse. Marc part déposer la remorque à renvoyer et nous nous mettons en route.
Sur le chemin nous choisissons de faire des pauses dès qu’un endroit nous attire pour nourrir nos sentiments de tranquillité et de joie. Alors lorsque nous voyons ce petit bar en bord de piste avec ce magnifique toboggan, bordé par une rivière dans laquelle nous pouvons mettre nos pieds, nous nous arrêtons. Je veux tester le toboggan avec les enfants mais moi qui ai le vertige, je m’aperçois que cela est compliqué d’oser me lancer ! Lucie m’aide en me faisant plein de démonstrations, voir comment ça fait si on se met plus penché à droite ou à gauche, si on essaye de freiner avec ses pieds. J’aime ce moment partagé avec elle où les rôles s’inversent et où elle prend tant à cœur de m’accompagner. Et je me lance. Que c’est drôle un grand toboggan !
J’ai l’impression que, pour une partie d’entre nous, plus l’on grandit, plus le champ de nos expériences physiques se restreint et plus nous bloquons en nous l’accès aux joies simples, physiques, des jeux. Quel dommage. Cela me donne envie de tester plus de chose avec les enfants. Comme cadeau de départ de ce lieu ressourçant, la patronne, touchée par notre projet, nous offre les cafés !
C’est maintenant parti de nouveau pour une grande et longue côte qui n’en finit plus de monter…
Tellement fatigués, nous arrêtons avant la fin sous une chaleur écrasante et nous posons près d’une fontaine. Plusieurs personnes viendront nous voir pour vérifier ce que l’on fait mais les voisins directs seront aux petits soins pour nous !
Alex, Cristina, Julian et ses grand-parents viennent nous proposer de nous mettre plus proche de chez eux si jamais on nous pose problème, puis nous apportent du raisin, puis Julian vient chercher les enfants pour jouer au foot, puis nous sommes conviés à nous joindre à leur table. Nous avons mangé mais nous sommes tellement touchés de tant d’attention et aimons les rencontres alors nous y allons avec un grand plaisir !
En carence
Nous avançons en direction de San Candido. Personne n’a plus envie de la moindre côte mais… c’est vallonné et ça monte. Mais comment se fait-il donc que nous soyons tant à plat… On s’arrêtera assez vite pour se poser sur une petite plage et dormir le long de la piste cyclable entre rivière et voies ferrées.
Marc et les enfants iront jusqu’au stade tout proche. L’entraînement du club de foot local est une attraction pour pas mal de locaux venus supporter les joueurs et papoter tranquillement en buvant un verre.
Le lendemain, la route reprend sous le soleil. Dans les magasins la radio est maintenant en allemand. À midi, nous nous arrêtons tôt dans un petit parc. Je me pause un instant car je me suis réveillée avec le sentiment que nous manquions de nutriments… Et en effet nous sommes bien carencés, notamment en magnesium. La chaleur moite et étouffante que nous vivons dès qu’il ne pleut pas nous fait transpirer énormément et comme nous sommes tout le temps dans l’effort, nos corps perdent beaucoup trop de minéraux par rapport à ce qu’ils absorbent. Les fruits et légumes sont assez rarement bio et de toute façon pauvres en ressources. Avant de partir j’avais mis dans mes bagages un sachet de Nigari que j’ouvre pour nous confectionner une eau magnésienne qui va venir nous remettre à niveau. J’avais un sachet d’algues nori de côté que j’ouvre également et je relance mes graines à germer, petites bombes nutritionnelles, dont les enfants ne raffolent pas mais là, il faut que nous prenions soin de nous et de notre bel outil. Nous décidons donc de faire de petites étapes, de prendre tout notre temps et de se remettre tranquillement…