Parlei tedescho

Une nouvelle remorque

Écrit par Estelle le .

Cela est étrange, nous avons le sentiment d’avoir basculé dans une autre culture, un autre pays… Mais nous sommes toujours en Italie. Cela à quelque chose de perturbant et de frustrant car nous n’avions pas prévu si tôt un tel changement. Mon italien qui commençait à être un peu plus étendu ne m’est presque plus utile. Toue le monde parle allemand et Marc parle allemand alors…
J’aurais aimé une transition plus douce ou m’y être préparée.

Hier soir en revenant de la visite du musée de la Montagne, nous nous sommes baignés dans la rivière. C’est assez rare ici car elles sont peu accessibles et le courant y est très fort. Mais dans cette rivière, il y a une belle cuvette qui permet de profiter de la fraîcheur de l’eau qui doit être aux alentours de 12 degrés. Parfait, bien qu’un peu difficile après une chaude journée !

Ciao Bolzano

Nous quittons donc cette belle ville de Bolzano. Nous arrivons dans un café restaurant en bord de piste cyclable. Il est tenu par un homme un peu avare de mots et qui fait des sirops et confitures. Le restaurant est fermé le soir. C’est l’ancienne gare de la voie ferrée qui a été transformée en piste cyclable. L’homme nous propose un emplacement derrière son établissement pour mettre notre tente pour la nuit. L’endroit est très charmant et le patron nous laisse les toilettes ouverts pour la nuit. Les enfants adorent l’endroit où a été construit main un petit train miniature.

Le lendemain nous sommes sur nos vélos à 7 heures. Nous roulons et la chaleur et le côté définitivement vallonné de l’endroit nous étreint. En cherchant un lieu où dormir, nous tombons sur une toute petite plage avec quelques endroits de sables dont certains sont “mouvants”. Nous nous posons un long moment au frais. Léon et Lucie en profitent pour jouer dans le sable et Marc pour faire la sieste… Ce temps m’est fort agréable. Je ressens de plus en plus la fatigue s’installer en moi et je la vois chez les enfants également… Quelque chose cloche mais quoi… ?

Das ist privat

Nous trouvons un peu plus loin un endroit le long de la piste où se trouvent quelques statues sculptées dans du bois. Mais un homme vient nous dire que c’est privé et que le fermier ne serait sans doute pas d’accord. Le pré est fauché, nous ne pensons pas gêner, mais nous déplaçons tout de quelques dizaines de mètres pour nous installer plus proche des abris en bord de piste. Depuis un petit temps il y a une forme de lourdeur dans les lieux que nous traversons. On le sent énergétiquement mais aussi dans les rencontres, la manière qu’ont les gens de nous aborder… On ne se sent pas les bienvenus et il nous faut nous recentrer à chaque fois pour ne pas nous sentir agressés par les regards ou les remarques. Comprendre également que cela est peut être juste un premier abord, un peu plus froid que celui auquel nous sommes habitués…

La remorque neuve

Le lendemain, c’est la pluie qui est de nouveau avec nous. Alors que nous arrivons à Bressanone / Brixen, je sens un changement anormal dans mon vélo. Un rayon vient de casser à l’arrière. Marc fait les réglages nécessaires pour que je puisse roule en attendant une vraie réparation. Puis nous partons à la recherche de la remorque commandée il y a quelques jours. Il nous faut pas mal la chercher car elle n’est pas à l’endroit attendu… Mais nous finissons par la trouver. C’est le grand déballage et nous l’installons sur mon vélo. Il ne reste qu’à envelopper l’ancienne afin de la renvoyer vers la France.

Dans le centre-ville Marc s’arrête dans un magasin de vélo afin d’ajuster 2 ou 3 choses sur le mien et surtout réparer le rayon cassé. C’est Eddy qui s’en charge et qui, comprenant la situation, laisse la liste longue comme le bras de réparations qu’il a à faire et prend en charge notre attirail avant tout le reste. Et quelle prise en charge ! Il démonte toute la roue jusqu’au moyeu, duquel s’échappe des fourmis ! Il n’a jamais vu ça ! Nous étions bien accompagnés… Il règle toute la roue, vérifie et règle les freins, confirme que mon vélo est un peu léger pour le chargement… Et nous fait payer un prix “aventuriers à vélo” imbattable. Merci Eddy !

Élasurf

Nous sommes dans une région beaucoup plus touristique. Les prix flambent. Nous nous remettons en route, toujours avec cette difficulté croissante à avancer, à avoir envie de repartir… Nous devons rester ici jusqu’à demain pour renvoyer la remorque en France quand le bureau du transporteur sera ouvert. Nous trouvons en revenant en arrière un lieu propice le long de la piste où nous observons 3 personnes faire une sorte de ski nautique accrochés à un élastique depuis le pont. Incroyable ! Je me demande comment ils font pour ne pas être emportés tant les eaux sont tumultueuses.

De nouveau on vient nous voir pour nous faire comprendre que ce n’est peut être pas super de dormir ici… Les gens ont-ils peur que nous nous installions dans la durée ? L’absence de sourire et la froideur des discussions est plombante. Peut être juste la peur… Mais toujours cette lourdeur qui s’installe et se voit dans les relations des enfants qui se tendent entre eux, avec nous… J’ai hâte d’avancer et de m’éloigner géographiquement.