Nous devons arriver à Ponte di Legno aujourd’hui. Cela ne devrait pas être difficile car il y a peu de kms. Mais cela monte tellement ! Nous sommes sur une piste magnifique, vivante, entre la rivière et les arbres, les chemins ne sont pas rectilignes ce qui rend le parcours très agréable.
On se laisse porter par la route mais les dénivelés sont à la hauteur de ce sentiment vivant que nous procure ce chemin… Ils sont énormes. Courts mais intenses. Très fréquents. A peine on termine une petite descente que de nouveau nous sommes face à une montée entre 7 et 18 %. Cela nous force à plusieurs reprises à descendre de vélos et de pousser celui de Marc et le miens à deux pour réussir à monter.
Cela nous bouscule aussi du dedans car cela vient puiser dans nos forces physiques mais aussi mentales. Ce matin, à peine nous venons de démarrer la route que le chemin me semble aussi difficile qu’hier dès le début et l’envie de pleurer me saisit. La peur de ne pas y arriver aussi. Mais je sais que c’est dur également pour les enfants et que je ne vais aider personne si je me laisse aller. Je trouve alors une ressource, celle d’accepter que c’est dur et que je devrais sans doute mettre plusieurs fois le pied à terre pour avancer.
Aujourd’hui je ne dois pas trop forcer sur mes genoux car depuis quelques jours ils donnent des signes de fatigue. Si nous voulons arriver en haut je vais donc devoir être vigilante à ne pas forcer. Je m’aide énergétiquement en débloquant les tensions et autres et j’espère que cela sera suffisant.
La montagne
La route nous porte et nous sommes fascinés de voir les télésièges et les petits villages de montagne que nous traversons ! Ça y est nous sommes belle et bien suffisamment montés pour être face à cela. Il y a quelque chose d’émouvant à aller au-delà de ce que l’on pensait impossible, plus qu’une satisfaction, un sentiment d’émerveillement pour cet outil qu’est notre corps. Les enfants meurent d’envie de monter encore plus haut pour trouver la neige et lorsqu’ils voient les télésièges ils jubilent !
Col porteur
Demain ce sera la dernière étape du col. 15 kms de montée non stop et Passo Tonale au bout. Je crains toujours que nous ayons du mal à aller au bout mais nous avons tout notre temps pour y arriver. Après une nuit dans un parc fort sympathique c’est donc parti pour cette dernière étape. Et ça monte raide tout de suite avec un début autour de 7%.
Nos corps se fatiguent vite mais nous devons monter et nous n’avons de toute façon pas le choix car nous ne pouvons nous arrêter sur cette route en lacets de montagne. Nous avions peur du trafic mais des travaux ralentissent les voitures qui passent alors par vague. Cela nous rends les choses plus agréables. Décidément nous sommes chanceux ! Petit à petit nous roulons de moins en moins avant d’avoir besoin de faire une pause pour reprendre notre respiration. Nous nous arrêtons pour manger à 1,5km de Passo Tonale. 1,5km semble dérisoire mais nous avançons tellement lentement maintenant qu’un seul petit km est très long à gravir. Nous nous préparons mentalement à redémarrer mais à notre grande surprise nous gravissons ce qu’il reste très rapidement !
Nous avons réussi. Nous sommes à 1900 mètres d’altitude.