Iseo

De la plaine à la montagne

Écrit par Marc le .

La route vers le lac d’Iseo nous fait passer par Pontoglio. Un grand parc avec une rivière nous y arrête pour un rafraîchissement bienvenu. Un groupe de jeunes collégiens s’approche de nos vélos et l’un d’eux nous interpelle en français. Son père a habité Grenoble et il est ravi de pouvoir nous indiquer un endroit où nous pourrons poser la tente. En nous y rendant, nous croisons un couple de retraités qui nous confirment joyeusement que l’endroit est approprié.

Et de fait, en arrivant sur place, nous trouvons un bord de rivière tout à fait charmant, plan, tranquille, ombragé avec accès direct à la baignade. Le spot de rêve. Après installation et repas, nous allons nous promener sur les rives de l’Oglio à la végétation dense et exotique. Nous avons l’impression d’être dans un film d’aventure dans la jungle au grand plaisir des enfants. De retour face à l’entrée de “notre” terrain, nous voyons un gros panneau d’interdiction de camper devant lequel nous étions passés sans l’avoir vu… Bon, ce n’est pas la première fois que l’on brave un tel interdit qui est souvent adressé à une autre cible que nous.

Cinétracteur

En rejoignant la tente, nous passons devant la guinguette qui dépend du restaurant à proximité duquel nous avons planté notre tente (avec la bénédiction du couple précédemment croisé). Un tracteur porte haut un écran blanc, un projecteur, un baffle connecté et c’est la retransmission du match de foot Italie / Espagne. Difficile de résister. En tout cas pour Léon et moi. Nous sommes attirés petit à petit mais irrémédiablement et finissons assis face à l’écran. Il n’y a que deux personnes en plus de nous pour le moment.

Au bout de quelques temps, la femme qui était assise au fond et qui doit être la tenancière vient vers moi et me demande si la tente est à nous. Oui. Mais ce n’est pas possible de camper ici. Aïe. S’ensuit toute une discussion où je comprends que le terrain est privé et que le terrain public où nous aurions dû atterrir est juste un peu plus loin. Mais il est tard et Lucie dort déjà, impossible de plier maintenant. La femme comprend la situation et nous autorise à rester, je m’engage à partir au plus tôt demain et finis, rassuré, avec une bière devant moi pour profiter serein du matche de foot. Le public grossit, mais cela ne suffit pas à faire gagner l’Italie.

Baignades

Il ne nous reste pas long avant d’arriver au lac d’Iseo. Le temps hésite entre pluie et chaleur et c’est cette dernière qui remporte. Couchés tard, levés tôt, Léon est fatigué et son humeur nous en fait l’écho après une contrariété. Une fois de plus, nous sommes invités à tous nous dépasser. Pas possible pour lui de se réfugier dans un bouquin, pas possible pour nous de sortir le martifouet’ à clous et de l’envoyer dans sa chambre, alors on cherche nos façons de gérer ce moment désagréable où l’émotion nous submerge et où nous avons besoin de temps et d’espace pour l’apaiser et la digérer. Et ça se fait.

Au repas de midi : baignade. À l’heure du café : baignade. À l’heure du goûter : baignade. Nous remontons le lac par la rive Est et c’est très beau. La toute petite plage sur laquelle nous nous posons pour le goûter me plait beaucoup, face à l’île mont, elle nous offre une très belle vue sur le lac et sa rive. Nous y rencontrons Sara et Filippo, un couple fort sympathique qui nous indique les bons plans du coin et nous assurent que nous pouvons très bien poser la tente ici ce soir. It’s a deal!

Pizza au cygne

Nous préparons notre popote du soir et Sara et Filippo nous proposent de partager le repas. Ils vont chercher la pizza et reviennent pour un moment de convivialité très agréable. Filippo pratique la photographie en amateur et notamment la photographie au telescope. Il nous montre de très beaux clichés de la lune pris deux jours avant, c’est impressionnant.

L’orage approche. Un cygne vient se poser pour la nuit à quelques mètres de notre tente. Le vent forcit. Il est temps pour Sara et Filippo de partir et pour nous d’admirer le lac se préparant à la tempête. Mais l’orage passe sans nous arroser et la nuit sera calme. Le réveil est enchanteur au bord du lac. Notre ami le cygne est parti avant notre lever…

Journée galère

La suite de la route est absolument magnifique. Les paysages de montagne, les roches et tunnels de la piste cyclable longeant la rive du lac. Ça nous en met plein les yeux, mais nous les avons aussi rivés à nos smartphones car nous avons un soucis avec notre maison que nous devons gérer en urgence. La distance complique bien les choses mais elle permet aussi un peu de détachement et donne plus de temps pour mastiquer les informations.

Sara nous a indiqué un endroit où nous serons les bienvenus pour planter la tente. Un bar qui se trouve sur le bord de la piste cyclable à la distance idéale pour notre étape. Lorsque nous y arrivons, Estelle et moi sommes épuisés par la journée stressante. Mais nous sommes accueillis par les patronnes qui ont été prévenues de notre arrivée.