La nuit a été pourrie. Agitée, entre les moustiques et les passants mélomanes en mal de bancs… Nous nous levons tôt. Galvanisés par la phrase de Mathieu hier qui nous a dit plier en 10 minutes le matin, nous nous dépassons et plions en un temps record. Pas 10 minutes quand même, mais rapidement. C’est que la journée qui s’annonce va être très chaude et nous avons décidé de partir au plus tôt. Nous prendrons le petit-déjeuner plus loin.
La bonne surprise, c’est que Mathieu nous accompagne. Nous déroulons donc cette première partie de journée ensemble jusqu’à trouver un café où se poser pour un petit-dej ensemble. Vient alors le moment de se séparer, il roule bien plus vite que nous et doit tenir son plan de route. Ciao l’ami, à une prochaine avec plaisir.
Sans faux col
La météo ne ment pas. Il fait très chaud. Nous suivons un tracé que j’ai trouvé sur un site et qui nous emmène dans des coins étranges… Je ne réitérerai pas l’exercice ! Nous nous retrouvons dans un petit chemin qui grimpe entre maïs et bosquet. Nous y arrivons, mais nous nous en serions bien passés.
En fin de matinée, ça y’est, nous savons maintenant où et quand mes parents vont nous rejoindre. Ils ont décidé de venir nous voir quelques jours tant que nous sommes en Italie et après bien des ajustements, nous avons fixé un lieu et une date. Ce sera au sud de Trento le 2 juillet. Ce qui nous laisse beaucoup de jours pour faire peu de kilomètres. Nous décidons donc de changer de programme et de faire un bon détour.
Nous décidons de nous rendre au lac d’Iseo et de remonter la vallée qui nous mènera à Ponte di Legno pour passer le col de Passo Tonale à 1900m. C’est un gros défi pour nous mais nous pensons que c’est jouable. Nous avons même le temps de renoncer et faire demi-tour si jamais la première partie nous montre que ce n’est pas pas faisable. Hauts les cœurs ! Nous changeons donc de direction, cap vers le lac d’Iseo.
Faust tomate
A la sortie de Treviglio, nous cherchons un endroit où poser la tente. La route est trop grosse pour nous, les voitures filent et je m’y sens mal. J’aurais dû renoncer dès le début et prendre un autre itinéraire car je ne la sentais pas cette route. Nous sonnons à plusieurs portes avec comme seule conclusion de devoir sonner à une autre. D’un coup, je me rends compte qu’il y a une belle piste cyclable de l’autre côté de la route. C’est déjà ça ! Puis Estelle me dit de tourner vers une ferme et nous y rencontrons Fausto qui nous dit tout de suite oui. Il nous offre dès notre arrivée un grosse barquette de myrtilles, les enfants sont comme des fous. Il nous dégote un petit coin parfait entre les rangs de fraises et de myrtilles. Servez-vous, cueillez ce que vous voulez !
Il y a des toilettes là. Si vous voulez brancher vos téléphones, c’est ici. Si vous voulez prendre une douche, c’est par là. Les enfants ont envie d’aller dans la piscine ? Pas de problème. Nous sommes extrêmement touchés par sa gentillesse et sa générosité.
Depuis que nous sommes arrivés en Italie, nous n’avons pas tellement fait de vraie rencontre. Beaucoup de discussions, de gestes gentils et attentionnés, mais c’est la première fois que nous sommes accueillis chez quelqu’un.
Sans obstacles
La ferme est grande et plusieurs familles y vivent. Nous pouvons notamment admirer Giada, une jeune fille, qui monte un très beau cheval dans un enclos. Nous discutons un peu avec sa mère, puis sa grand-mère et son père. Giada fait des concours de saut d’obstacles. Mais ce soir, le cheval est écrasé par la chaleur et n’est clairement pas motivé.
Je perfectionne ensuite mon italien avec Fausto qui vient voir si tout va bien. J’apprends qu’il cultive des céréales et que l’exploitation que nous voyons est son deuxième boulot. Il a créé une serre immense dans laquelle poussent des tomates et il cultive fraises et myrtilles pour les marchés et supermarchés locaux. Il vend aussi à la ferme le samedi. Il est très chaleureux et attachant, nous aurions vraiment aimé parler plus avec lui.
La nuit qui suit ces belles rencontres est très reposante et le réveil à coup de fraises et myrtilles fraîches, pas des plus désagréables.