Ce matin Marc part seul dans la ville d’Alba afin de trouver un magasin de vélo en mesure de réparer ma roue. Pendant ce temps nous profitons avec les enfants d’être dans un lieu avec des tables et arboré pour faire un peu d’apprentissages. Le patron du petit troquet qui est là offre une glace à l’eau aux enfants et vient nous offrir le café ! Ces petites attentions glanées le long de la route sont ressourçantes et nous touchent profondément.
Sur la piste cyclable qui est un parc de jeu, les enfants s’amusent car tout est noté au sol pour apprendre à conduire un vélo. Il y a des stop, des bifurcations… Léon prends plaisir à accompagner Lucie dans cette découverte. Finalement Marc revient avec un fond de jante neuf pour protéger la chambre à air et cela sera suffisant pour poursuivre la route. Nous repartons en direction de Roddi où nous trouvons une place pour la nuit.
Mais nous devrons faire avec un petit groupe de jeunes très enclins à faire crisser leurs bécanes en frôlant la tente au moment des départs qui s’étirent dans le temps. Au départ l’énervement est bien présent en moi et la colère monte mais je décide de lâcher (fortement aidée par le miroir que me tend Léon malgré lui) et je lâche avec une étonnante facilité. C’est dommage surtout pour eux finalement et ça me fait de la peine. J’observe alors qu’au moment où je lâche, Léon s’endort en un temps record alors qu’il était tout en tension. Nous sommes tous reliés. Peut être alors que la meilleure façon d’être au monde est ce soin constant à apporter à la manière dont je vais vivre ce qui m’est proposé ? Ma manière de le vivre transforme ce que je dégage et permet ainsi à l’autre de transformer à son tour ce qui se passe en lui.