La campagne est simple et charmante, ponctuée d’oratoires et de chapelles. Les affiches des messes en mémoire des morts nous offrent les visages des disparus dont on fête l’anniversaire de décès. L’eau continue de nous accompagner tout au long de notre route en pente douce. Nous croisons une belle roue à aubes en fonctionnement et essayons de comprendre comment ça marche et à quoi ça peut servir.
Nous parvenons à Cherasco pour le déjeuner. La vieille ville est envahie par une immense brocante nous empêchant de la visiter sérieusement. Mais nous baguenaudons un peu et répondons tant que faire se peut aux questions chaleureuses des exposants. Manifestement, nous répondons correctement. Ou bien ils sont très polis et amicaux. Ou bien les deux.
Cherasco est vraisemblablement connue mondialement pour son héliciculture, ventée par de grandes statues d’escargots ou des panneaux immenses à l’honneur du gastéropode.
Finie la plaine, à nous la plainte
La ville s’arrête brutalement par une descente pas piquée des limaces. Léon est fou de joie, moi, je me dis que quand il y a montée, il y a descente, et quand il y a descente, il y a montée…
Nous avons décidé d’aller voir Bra qu’on nous a vantée. Mais ça monte. Et c’est un peu raide. On y arrive, mais pas sans râler un peu.
C’est vrai que c’est mignon. Mais nous sommes dimanche et on sent la ville au ralenti. Cela ne nous empêche pas de nous faire une glace en recherchant une “gelateria artigianale”… Mamma mia ! Elle est bonne celle-là !
Nous sommes dans cette région du nord de l’Italie, le Piémont, région d’intense culture de la noisette, de la truffe blanche, des vignobles prisés dans les Langhe !
Puis vient la redescente et débute une longue recherche d’un endroit pour le bivouac. Elle dure et est compliquée, beaucoup de champs sont en culture, le sol des plantations de peupliers ou de noisetiers sont peu propices à poser la tente. C’est pourtant dans une plantation de noisetiers à proximité d’un cimetière (le point d’eau bien connu des cyclistes) que nous la poserons. Le sol est à nu, dur comme du ciment. Cela ne donne pas tellement envie de goûter les noisettes…