Programme du jour : le train direction l’Italie ! Quand nous montons dans le train, notre compteur kilométrique affiche 1300km. Nous avons roulé 1300km depuis chez nous pour arriver en Italie. 1300km ce n’est pas rien et en même temps ce n’est pas grand chose. Ce soir nous serons dans un autre pays et nos rudiments d’italien sont encore très rudimentaires. Excitation et une pointe d’inquiétude se mélangent chez chacun mais nous sommes bien contents d’ouvrir cet autre chapitre de notre voyage.
Nice - Limone
Première étape, en route pour Vintimille. Beaucoup de monde dans la gare et dans le train. Toujours un grand plaisir d’entrer les vélos dans un train. Les escaliers pour les quais, trouver les voitures réservées aux vélos, rentrer en vitesse, demander aux voyageurs de se pousser, tenir les vélos, faire semblant d’être décontracté.
Ventimiglia est le terminus, ça ira mieux là-bas. En attendant, nous longeons la très belle côte que nous ne regrettons pas de ne pas faire à vélo vus les dénivelés ! Nous laissons les touristes sortir à la gare souterraine de Monte-Carlo.
Je ne résiste pas, au moment de passer la frontière, de dire aux enfants d’être attentifs aux pointillés qu’ils ne manqueront pas de voir au sol pour délimiter la frontière. Spéciale dédicace à feu mon beau-père qui aurait fait cette blague…
Pas de changement de quai à Ventimiglia, ouf.
Nous attendons le train et sentons déjà que nous ne sommes plus en France. Par exemple, ils n’ont pas encore compris ici que la vidéo-surveillance, ce n’est pas pour surveiller, mais pour pro-té-ger. En tout cas en France, ça nous protège. En tout cas c’est ce qui est écrit partout, alors ça doit être vrai. D’ailleurs, à Nice, on se sentait très très protégés.
La vallée de la Roya
De Ventimiglia, le train repasse en France, par la vallée de la Roya, pour aller à Limone, notre destination italienne. J’en entends parler depuis longtemps de cette vallée. Les inondations dramatiques il y a quelques années. Mais c’est également là qu’habite Cédric Herrou dont l’interview sur Thinkerview m’avait profondément touché. Il porte la lumière sur notre incapacité systémique à traiter des humains comme tel. Et sur la nécessité viscérale de le faire lorsqu’on se retrouve personnellement face à une situation de détresse.
La vallée est brute. Une beauté sévère. Le train y serpente et nous permet d’observer les stigmates des furies passées de la petite rivière en contrebas. Impressionnant.
Nous commençons à pratiquer nos rudiments d’italien avec deux cyclistes qui nous donnent des itinéraires à suivre pour nos prochaines étapes.
Campeggio
Malgré le retard réglementaire, nous arrivons à Limone avec beaucoup de joie. Nous avons sécurisé l’arrivée tardive en Italie en prévoyant une nuit au camping avant de reprendre nos habitudes de bivouac. Nous arrivons tard et ne pouvons pas nous permettre d’hésiter alors que nous ne connaissons pas du tout le coin. Quel plaisir de dormir à la montagne après toute cette agitation citadine ! Un vrai bol d’air et de calme très attendu.