En reselle

On repédale

Écrit par Estelle le .

Cette pause chez nos amis nous a nourris à bien des égards et nous a permis de nous poser afin de reposer nos corps bien sollicités par les jours de pluies, les dénivelés et une santé en berne pour certains ! Je reste impressionnée par ce que nos corps sont en mesure de fournir comme effort lorsque le chemin ne permet pas d’autre choix. Léon m’a impressionnée par sa capacité a endurer et avancer malgré tout. Quel courage ! Étant dans le même état je sais à quel point cela fut inconfortable… Mais nous sortons sans doute grandis de ce passage et confiants dans le fait que nous pouvons avancer malgré les difficultés. Cela étant, il était temps que nous puissions nous reposer et prendre soin de notre corps et de notre esprit. Il est autant important de savoir se dépasser que de se respecter dans ses limites. Le chemin ne nous a pas laissé le choix du dépassement, mais le besoin de se reposer et de se ressourcer était bien à prendre en compte.

Chez nos amis, nous ramassons dans les vignes du domaine, les fèves qui servent de couvert végétal et viennent nourrir le sol entre les rangs. Nous repartirons avec cela sur la route et prendrons plaisir à les cuisiner comme un lien qui s’étend encore après les au-revoirs. Reprendre nos vélos après tous ces jours d’arrêt n’est pas aisé ! Nous les trouvons très lourds et peinons dans les quelques côtes que nous devons pourtant bien arpenter pour avancer. Alors lorsque le souffle ne suit plus, nous posons pied à terre et poussons pour changer de type d’effort. Ce n’est pas tellement moins fatiguant de pousser un tel chargement mais ça ne puise pas l’énergie et l’endurance aux mêmes endroits.

Nous suivons la route que l’on nous a indiquée et malgré les voitures, qui ne se préoccupe pas toujours des cyclistes, nous empruntons la magnifique route des gorges d’Ollioules. Tout simplement magique de se retrouver à descendre entre ces falaises quelque peu arborées… même si la rapidité des voitures ne permet pas d’être détendu pour pouvoir en profiter. Certains ralentissent franchement et prennent soin de s’écarter, d’autres ne soupçonnent pas à quel point ils passent proches de nous et nous déstabilisent.

Ce soir nous arrivons chez un collègue de Marie qui a bien gentiment accepté de nous accueillir pour la nuit. Chez Eric et Diane l’arrivée se fait en joie pour les enfants car une piscine est là pour les recevoir dès pieds à terre ! On nous dorlote et nous dégustons le lendemain matin une délicieuse confiture faite par Eric de butternut/citron. Les échanges nous nourrissent et c’est avec entrain que nous poursuivons la route.