Réveil sous la pluie.
Pas simple de se motiver à plier la tente quand il pleut. D’autant que Léon semble malade. Petit déjeuner sous la tente à l’abris.
Estelle part faire des courses. Elle a mal au crâne. Pas super bon signe.
Nous réussissons tout de même à nous préparer au départ. Au moment de partir, une joggeuse qui s’était arrêtée hier soir vient nous voir pour nous demander si nous avons besoin de quelque chose. Son sourire et sa bienveillance nous réchauffe le cœur !
Départ par les chemins
L’itinéraire du jour démarre par les chemins qui bordent l’étang de l’Estomac. C’est très charmant. Les portes permettant le passage des vélos ne sont pas adaptés aux nôtres, mais nous passons tout de même. Non sans râlerie.
Les chemins sont bien mouillés et les enfants sont ravis de retrouver le bitume. Nous avançons. Il est bientôt l’heure de manger et nous sommes au milieu de nulle part. Où trouver un endroit abrité dans cette zone industrielle qui prend le relai des chemins lacustres ?
Léon est épuisé, Estelle n’est pas très vaillante et il pleut.
L’appel de la porte
Nous nous approchons d’un groupe de maison, je regarde en me demandant si nous pourrions taper aux portes pour trouver un abris. Estelle, qui d’habitude renâcle à pratiquer cet exercice, s’élance vers une des maisons et va taper. Elle me dira plus tard qu’elle savait qu’il fallait taper là.
C’est Rosa qui ouvre et nous invite à faire le tour de la maison pour rentrer. Christian vient nous accueillir également et nous ouvre la véranda qui nous abritera pour le repas.
Ils sont en plein repas avec du monde et semblent très occupés. Cela ne les empêchent pas de prendre soin de nous ! Incroyable. Rosa est première adjointe de la commune et déjeune avec d’autres conseillers municipaux.
Nous mangeons à l’abris et au chaud lorsqu’une voisine passe par là. Elle vient s’asseoir avec nous pour discuter après sa visite à nos hôtes. La fille de Nadia vient de faire un grand voyage en famille et écoute avec attention nos histoires. Après quelques minutes, elle nous propose de venir dormir chez elle. Elle et Jean-Jacques ont une caravane dans leur jardin qui fait une excellente chambre d’ami.
Nous avons encore le temps de discuter jardinage et permaculture avec Christian qui a bien la main verte. L’homme est discret et a le regard pétillant. Nous apprendrons plus tard que Rosa et Christian étaient enseignants et que lui est champion de pêche en apnée.
On revend nos vélos !
De retour de courses, Nadia et Jean-Jacques nous accueillent chez eux. Non seulement ils nous proposent de dormir dans une caravane transformée en confortable chambre d’amis, mais ils nous proposent également d’occuper leur camping-car pour pouvoir vaquer à nos occupations ! Nous sommes ravis de pouvoir jouer aux cartes à l’abris et confortablement assis dans ce palace sur roues.
Le soir venu, Léon et Estelle sont couchés avec les poules, mais Lucie et moi sommes invités à l’apéro… qui s’étire pour moi jusque bien tard. Nadia et Jean-Jacques sont des personnes d’une richesse humaine incroyable et les discussions sont passionnantes.
Leur histoire est très touchante. Couple séparé après une dizaine d’années de vie commune, ils se retrouvent 30 ans plus tard. “C’est comme si j’étais parti 15 jours en vacances, les amis, les enfants, tout le monde m’accueille avec un naturel émouvant”.
Nadia s’occupait du centre social et préside désormais l’asso du théâtre communal. Elle est bavarde mais écoute avec beaucoup d’attention et pose des questions précises. Jean-Jacques est un bricoleur de génie et enseigne le tir à l’arc. Il est à l’origine de la création du métier de “Ramasseur de plantes du sol” dans les fichiers de la MSA. Le métier a été créé pour lui permettre de ramasser des mousses, écorces, etc. pour agrémenter les compositions florales de toutes les tables chiques. Durant cette soirée, nous avons même parlé de Hubert Félix Thiéfaine, c’est dire !
Ils ont le cœur sur la main et nous resterions bien plusieurs jours chez eux. Mais nous avons également très envie d’avancer… Nous laisserons donc le camping-car et garderons les vélos.