Allez, on grimpe !

Mais à moitié

Écrit par Estelle le .

Alors voilà, la décision est prise et nous partons en direction de Vallon Pont d’Arc. Léon avait fêté ses 2 ans là bas et s’en souvient bien. Nous avons envie d’y retourner et de faire découvrir le lieu à Lucie.

On part donc pour 5,5 kms de montée à 12% puis une quinzaine de kms entre faux plats et montée à 5 %… Autant de dénivelé si chargés, c’est une première. Étonnement on se dit que l’on pourra y arriver et la motivation d’atteindre Vallon nous porte tous les 4.

On met très vite le pied à terre et on pousse. A raison d’une micro pause tous les 30 mètres nous arrivons a avancer et nous extasions de la hauteur que nous prenons. Au bout de 2 bons kms, Léon a besoin que nous le soulagions. Une sacoche sur le dos pour moi une autre sur le follow-me pour Marc… qui très vite récupérera la mienne car je ne peux avancer que difficilement ainsi harnachée.

Nous faisons une bonne pause régénérative quelques mètres plus loin afin que le moral et la force soient au rendez-vous pour les derniers 3 kms de rude montée que nous devons atteindre aujourd’hui pour planter la tente.

Soudain, alors que nous reprenons la route, une camionnette s’arrête et nous propose de nous monter avec tout le matériel dans la remorque en haut de cette côte ! Accueilli dans la joie et la gratitude pour chacun ! Nous voilà embarqués.

Si nous avons réussi à monter les premiers kms à pieds c’est aussi avec l’aide de Lucie qui s’est proposée d’aider chacun à tour de rôle en poussant le chargement par l’arrière. Et alors ! Nous avions tous l’impression d’avoir un petit moteur et non des moindres dans ces conditions. Elle nous a épatés.

Arrivés sur le plateau, nous reprenons la route mais nos corps sont bien épuisés des efforts fournis avant et luttent quelque peu pour avancer dans les côtes. Arrivés au premier lieu qui nous semble le plus propice pour nous arrêter, nous cherchons également de l’eau car toutes nos réserves sont épuisées.

Ici rien à la ronde pour se ravitailler : ni maison, ni boutique… Je pars dans les bois et m’arrête subitement attirée par la sensation de l’eau. J’observe et remarque un peu d’eau couler à droite puis j’ai l’impression d’entendre comme un bruit d’eau étouffé sur ma gauche. J’avance et observe un peu en contre bas un tout petit petit ru ! Tranquillisée d’emblée par sa vue je fais une marque au sol pour que Marc ne le loupe pas lorsqu’il viendra pomper l’eau ici tout à l’heure pour refaire nos réserves.

Cela m’a redonné de l’énergie et de la confiance. Ne me sentant pas en sécurité dans cet endroit pour y bivouaquer nous regardons les cartes et avons le sentiment qu’un peu plus loin, cela devrait être plat et beaucoup plus propice.

Les enfants étant bien fatigués par cette épreuve nous les laissons jouer un peu et je pars en éclaireur découvrir ce qu’il y a après les montées. Arrivée plus haut je les appelle et me prépare à motiver les troupes au téléphone… Nul besoin. Après quelques explications sur les montées à venir, tout le monde est ok et préfère fournir l’effort maintenant pendant que nos corps sont encore bien chaud.

Ce moment sur le plateau, seule, au soleil descendant et sans un bruit alentour me nourrit totalement ! LE silence ! Depuis quand a-t’il été aussi dense, enveloppant ? C’est un régal qui me marque profondément. Mais des panneaux indiquent des blocages de route, des essais automobiles et nous nous retrouvons en plein vent glacé ! Il est déjà bientôt 18h et nous sommes toujours à la recherche d’un lieu où poser la tente.

Nous sommes entrain de regarder si les habitations que nous voyons sont autre chose que des lieux de travail lorsqu’une voiture apparaît au loin d’un chemin. Je m’approche et demande si nous pouvons mettre la tente ici ou si il y a un endroit plus propice que celui qui est là et très venteux (bien qu’il plaise aux enfants car les moutons, les brebis et les agneaux y sont en liberté et nous entourent de loin).
Blandine, la conductrice nous indique un lieu un peu plus loin que j’avais repéré, mais qui est criblé de panneaux “interdiction d’entrer terrain privé”. A ma grande joie elle nous indique que ce sont des panneaux liés à l’ancien propriétaire et qu’elle se porte garante de nous donner l’autorisation de nous y installer pour la nuit. Nous y serons un peu plus abrités. Le vent est glacial, nous installons le plus rapidement possible le campement et mangeons dans la tente. Malgré tout, la nuit nous avons bien chaud !