On savait les Saintes très touristique mais on ne les savait pas que touristique. Trouver un hébergement à des tarifs accessibles sans tout éplucher à la loupe n’est pas possible. Plus de 50 kms dans les conditions que nous venons de traverser nous amènent à vite nous arrêter dans un camping afin que les enfants puissent se poser et avoir une bonne douche chaude avant de se mettre au sec. La nuit est chère… nous ne resterons que 2 nuits, espérant que d’ici notre départ les conditions s’améliorent. Nous montons rapidement la tente pendant que les enfants font le tour, puis, douche pour tout le monde. Heureusement beaucoup de gens en location ou en camping-car, ce qui fait que les sanitaires sont quasi déserts et ce qui nous permet d’étendre nos vêtements sur tout ce que l’on trouve qui veut bien accueillir une chaussette, un bout de culotte ou carrément un grand pantalon.
Dès le matin, les moustiques nous accueillent à la porte. A peine dehors ils nous sautent littéralement dessus et rentrent partout où ils peuvent y compris dans le nez !
C’est fort désagréable alors pendant que tout le monde dort encore, je décide d’aller me payer un petit café au camping et d’en rapporter un peu de pain frais pour rehausser les cœurs.
Au retour j’aperçois Javid (rejoint par Jila) avec qui nous avions discuté brièvement la veille car ils parcourent quelques étapes à vélo pendant leur semaine de vacances. Ils sont tous les deux iraniens, en France depuis quelques années maintenant, ils ont découvert ce mode de voyage et cela les a séduits. Nous passons un moment très agréable à discuter des différences culturelles entre Iran, Italie et France ainsi que des préjugés qui circulent d’un pays à l’autre. Bref on s’amuse beaucoup !
Les plages me laissent une sensation étrange. Un peu lunaire. Le sable noir, le paysage plat y est sans doute pour beaucoup. On s’extasie devant les coquillages escargots tout allongés que l’on trouve ici.
A chaque coin de rue, sur chaque bâti, on observe la croix camarguaise, riche d’histoire et de symbolique chrétienne entremêlées avec la culture typique de la Camargue, entre gardians et pêcheurs. Elle représente la Foi, par ses tridents de gardians positionnés en croix chrétienne, l’Espérance, symbolisée par l’ancre des pécheurs, et enfin reliant Foi et Espérance, la Charité, matérialisée par le cœur des saintes Maries.
Saintes Maries ?
Pour expliquer l’arrivée des Saintes en Camargue (et donc l’histoire et le nom des Saintes Maries de la Mer), on peut se plonger dans le récit qui en est fait dans l’église justement. On y parle du départ de Palestine des proches de Jésus, parmi lesquelles Marie-Jacobé, Marie-Salomé et Sara qui aurait été leur servante, lors des persécutions des Chrétiens. Elles auraient accostées après cette traversée ici aux Saintes pour continuer à porter le message. Arrivées elles creusèrent sur la plage et une source jaillit. C’est à cet endroit que l’on a construisit, à leur mort, une chapelle qui leur était dédiée. Et c’est ici que l’on trouve, depuis le 11 ème siècle, l’église. Haut lieu de pèlerinage depuis, la ville s’est développée autour de son église. Les rues qui serpentent dans cette partie historique sont petites, parfois étroites et très fournies en cafés, restaurants et boutiques ! Chaque année les Gitans se rassemblent ici aux Saintes pour fêter Sara, la vierge noire, dans un grand rassemblement.